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Importance de l'association de différents types d'oméga

Les acides gras oméga sont des éléments nutritifs, naturels et essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Les oméga-3 et -6 fabriqueront lors de leur transformation des substances appelées eicosanoïdes et prostaglandines, entre autres de type 3 (PGE3), aux propriétés anti-inflammatoires, anti-allergiques et vasodilatatrices. Les oméga-3 et -6 sont dits «poly-insaturés» (= plusieurs doubles liaisons) essentiels, l’organisme ne pouvant pas les synthétiser. Au contraire, les oméga-7 et 9 sont dits «mono-insaturés» (= 1 seule double liaison) et sont non essentiels, car nous pouvons les fabriquer à partir d’acides gras saturés.

LES OMÉGA-3: DES SOURCES À LA RÉSORPTION 

Les oméga-3 trouvent leur origine d’une part dans les poissons des mers et des eaux profondes. Certains d’entre eux sont déconseillés, comme le thon et l’espadon, tous deux trop chargés en métaux lourds et plastique. Pour le saumon, un des poissons les plus consommés de par le monde, il est préférable de se tourner vers des produits issus d’Alaska, d’Irlande ou d’Écosse. La consommation de poissons de plus petite taille, comme le maquereau, l’anchois, la sardine ou le hareng est quant à elle tout à fait conseillée. D’autre part, nous retrouvons également les oméga-3 (et surtout l’acide alpha-linolénique) dans les huiles de lin, de canola, de pourpier, de colza ou de chanvre, par exemple. 

La famille des oméga-3 comprend des molécules très intéressantes comme:
- l’EPA (acide eicosapentanoïque) et le DHA (acide docosahexanoïque), tous deux issus de l’huile de poissons gras (valeur garantie);
- mais aussi de l’acide linoléNique après maintes transformations (valeur dès lors moins garantie).
Cette transformation de l’acide alpha-linolénique en EPA et DHA est dépendante de l’activité de l’enzyme delta-6-désaturase (que l’on peut mesurer dans le sang). Cette enzyme est déficiente chez le plus grand nombre et donc la source de DHA et EPA la plus fiable reste les poissons gras. Mais là aussi, nous devons émettre quelques conditions pour garantir une bonne résorption de ces oméga… En effet, il nous faut la présence d’une fonction hépatique correcte, assez de bile et la présence d’enzymes de digestion des lipides. Dans la pratique, nos patients nous diront vite: «Docteur je n’ai plus de problème de constipation depuis la prescription d’oméga» ou encore «Ca me reste sur l’estomac» etc. Devant ce constat c’est au praticien de conseiller des enzymes digestives pour dégrader les lipides. Avec l’âge en effet, notre «pool» d’enzymes digestives (tant pour les lipides, les protides, que les glucides) diminue, ce qui implique une supplémentation, systématique chez la personne âgée par exemple. Chez le patient stressé chronique, la vésicule biliaire sera le plus souvent vide au moment des repas (elle se contracte à chaque stress) et ne permettra pas une digestion adéquate des graisses, toutes confondues et oméga incluses. Bon nombre d’études ont prouvé que les populations qui mangent des poissons gras à raison d’au moins 150g 3x/semaine ont un risque cardiovasculaire diminué voire très faible. Ce qui signifie que les populations qui ont une alimentation riche en oméga-3 et qui disposent d’une bonne résorption auront peu voire rien à gagner d’une supplémentation. Ce qui n’est pas le cas de la majorité de nos populations européennes industrialisées!

OMÉGA-3: DES RÔLES ET FONCTIONS MULTIPLES

Toutes les molécules «oméga» ont des liaisons doubles et sont donc insaturées, ce qui montre une certaine fragilité à l’oxydation.
Les oméga-3 type EPA jouent un rôle dans le métabolisme des prostaglandines, de la circulation sanguine, de la pression artérielle, dans la dépression, l’allergie et sont de puissants anti-inflammatoires. La carence en oméga-3 pendant la grossesse pourra favoriser une dépression post-partum. Ils jouent également un rôle sur la fertilité, et dans la menace d’accouchement prématuré (rapport oméga-6 type inflammatoire élevé pour oméga-3 bas).
Les oméga-3 type DHA jouent un rôle dans le développement du cerveau, surtout durant les 5 premières années de vie du bébé, sur son fonctionnement, au niveau de la mémoire, de l’humeur, dans les troubles de la concentration, du comportement et de l’apprentissage, dans les troubles de l’acuité visuelle, du cycle du sommeil. Ils jouent probablement un rôle dans l’apparition de la maladie d’Alzheimer et de la DMLA, peutêtre aussi dans certains cancers et dans la régulation hormonale. À noter que la membrane interne de la mitochondrie contient beaucoup de DHA (parce qu’elle est dépourvue de cholestérol) et donc donne la fluidité de la membrane interne où se trouve, pour rappel, la chaîne respiratoire, appelée aussi phosphorylation oxydative.
On peut encore citer des effets bénéfiques sur des pathologies telles que les maladies inflammatoires (sarcoïdose, glomérulonéphrite, Crohn, polyarthrite, athérosclérose, RCUH, psoriasis, syndrome métabolique…). Certaines études ont montré des effets bénéfiques des oméga-3 sur le processus cancéreux: ralentissement de la croissance des cancers existants et ralentissement du développement des métastases. Ils agiraient à 7 niveaux du développement de la cellule cancéreuse en modifiant le métabolisme des eicosanoïdes, en diminuant la mitose des cellules cancéreuses, en augmentant la mort des cellules cancéreuses, en induisant la différenciation cellulaire, en inhibant l’angiogenèse, et en altérant le métabolisme des œstrogènes. Ils pourraient également favoriser l’efficacité des chimiothérapies et radiothérapies en augmentant la fluidité membranaire des cellules.
Les oméga-3 (via les récepteurs PPAR-alpha) inhibent la lipogenèse et donc favorisent un amaigrissement! Les oméga-3 agissent aussi comme antivieillissement. À noter que le curcuma possède aussi la capacité d’augmenter le DHA cérébral.
L’index oméga-3 se mesure dans les globules rouges, lors d’un bilan sanguin. L’index oméga-3 est le marqueur le plus performant, le plus scientifiquement contrôlable pour permettre une prévention efficace et réelle des maladies cardiovasculaires. Les données épidémiologiques montrent une diminution de 90% de risque de maladies coronariennes chez les patients ayant un index oméga-3 correct.
Les prostaglandines de la série 3 (issues de l’acide linoléNique) exercent un effet positif sur notre corps. Elles stimulent la vasodilatation et la fluidité sanguine. Elles jouent un rôle antiagrégant et anti-arythmique et, dans la protection du système cardiovasculaire, diminuent les triglycérides, le cholestérol et améliorent la microcirculation.

LES OMÉGA-6: «ESSENTIELS» MAIS MODÉRÉMENT 

L’acide linoléïque est un acide gras essentiel présent dans les huiles végétales (arachide, tournesol, maïs…) et les graisses animales (produits laitiers, viande…). Il représente un constituant majeur des lipides membranaires des cellules (tout comme les oméga-3) et assure également la fluidité membranaire. Dans des conditions physiologiques normales, l’acide linoléique est converti en acide gamma-linoléNique (GLA), puis en dihomo-gamma-linolénique (DGLA), précurseur des prostaglandines de type 1 (PGE1), modulateur de l’inflammation. Une petite partie de l’acide linoléïque va poursuivre sa conversion vers l’acide arachidonique (AA), précurseur des prostaglandines de type 2(PGE2), pro-inflammatoires et particulièrement utiles à nos défenses en cas d’agression cellulaire ou d’infection. Les prostaglandines, substances chimiques ayant un rôle de régulateur local, sont présentes dans pratiquement tous les tissus et organes. Elles agissent sur la régulation de la tension artérielle, la coagulation sanguine, l’élasticité des vaisseaux, les réactions anti-inflammatoires et la désagrégation des plaquettes sanguines. Aucun aliment n’en contient, sauf le lait maternel. Elles jouent un rôle dans la production d’eicosanoïdes (prostaglandines, thromboxanes, leucotriènes). Les prostaglandines de type 2 favorisent aussi l’agrégation plaquettaire, jouant un rôle antihémorragique ainsi que la contraction des muscles lisses comme l’utérus, l’intestin ou les vaisseaux sanguins. Elles agissent également sur le système nerveux et cardiovasculaire et dans la régulation hormonale (estrogènes).
L’acide arachidonique, tout comme l’acide palmitique, a la capacité de stimuler l’appétit et d’inhiber la lipolyse. Son excès provoque l’inflammation, son insuffisance un trouble de fluidité membranaire (surtout au niveau du cerveau).
Les acides gras plus intéressants sont le GLA (acide gamma linolénique) et le DGLA (acide dihomogamma-linolénique), conditionnellement essentiels, pour leur rôle anticancéreux et anti-inflammatoire, dans le traitement de l’eczéma atopique, le traitement de l’arthrite rhumatoïde. Le GLA et DGLA sont représentés par l’huile d’onagre et de bourrache . Les oméga-3 et -6 forment également des autocoïdes, qui sont des molécules dites «terminateurs de l’inflammation».

UN ÉQUILIBRE OMÉGA-3/OMÉGA-6 INDISPENSABLE 

Ce qu’il faut comprendre, c’est que notre schéma alimentaire est le plus souvent à la dérive complète! Et dans le cas des oméga-3 et -6, l’équilibre est rompu chez la majorité de nos patients! Dans le sang, il est aussi possible de monitorer la courbe détaillée des acides gras, ce qui permet d’en déduire le type d’alimentation du patient. La mesure de l’index oméga-3 (% de EPA+DHA sur les acides gras totaux) est très intéressante afin de pouvoir déterminer les risques de développement de maladies. 

LES OMÉGA-7: NON ESSENTIELS MAIS UTILES 

Les acides gras mono-insaturés (donc 1 seule liaison double) sont représentés par les oméga-7 (acide palmitoléïque et acide cis-vaccénique) et les oméga-9 (acide oléïque). Ils sont présents dans toutes les huiles végétales (noix de macadamia, baies d’argousier) et les graisses animales (produits laitiers, dans le gras de la viande), du poisson. Il est «non essentiel», car il peut être fabriqué dans notre corps à partir de l’acide palmitique (acide gras saturé) via l’enzyme delta 9-désaturase. L’acide cis-vaccénique, lui, représente le reflet d’une nutrition méditerranéenne. Présent surtout dans les graisses (du lait en particulier et le beurre), il est également «non essentiel». Il peut être fabriqué par notre corps à partir de l’acide palmitoléique, via une enzyme appelée élongase. Les rôles des oméga-7 sont surtout d’hydrater les muqueuses (la peau, la bouche, les yeux, les voies nasales, le vagin (surtout en post-ménopause), mais ils ont également un rôle dans la santé digestive et urogénitale. Ils diminuent aussi l’apparition des rides. Dans le cas d’apport par complémentation, il faut utiliser de l’huile oméga-7 de préférence purifiée et biologique, car cela augmente la concentration d’oméga-7 de 50% et diminue la concentration d’acide palmitique (nocif pour notre santé car très pro-inflammatoire) à 1%. Les oméga-7 fonctionnent comme des molécules qui facilitent la communication entre la graisse et les tissus musculaires.
C’est ainsi:
- qu’ils agissent sur l’hyperglycémie et l’insulino- résistance et diminuent donc le risque de diabète;
- qu’ils agissent sur l’inflammation chronique (avec une diminution de la CRP UltraSensible;
- qu’ils exercent une protection cardiovasculaire, antihypertensive et anti-AVC;
- qu’ils normalisent les profils lipidiques (diminution des triglycérides, augmentation du HDL, réduction des LDL);
- qu’ils aident à combattre l’obésité (réduction de la production de nouveaux adipocytes);
- qu’ils ont un effet «lipokine-like» (hormone-like): un taux sanguin bas en acide palmitoléique est un indicateur de risque métabolique et de formation de nouveaux adipocytes.

LES OMÉGA-9: L’HUILE D’OLIVE D’ABORD 

L’oméga-9 est un acide gras mono-insaturé avec une double liaison entre le carbone 9 et 10 (acide oléïque). On le trouve principalement dans l’huile d’olive (55-80%), dans l’huile de pépins de raisin (15-20%), dans le beurre de karité (40-60%), dans les avocats et les graisses de volaille, comme le foie d’oie qui a le pouvoir de transformer les oméga-6 en -9. Il est donc sain d’en consommer raisonnablement! Mais sachez que l’acide oléique en excès n’exerce aucun effet délétère sur notre corps, alors qu’une carence favorise les maladies cardiovasculaires. C’est un acide gras non essentiel, car il peut être fabriqué par l’organisme à partir de l’acide palmitoléique ou à partir de l’acide stéarique via une enzyme désaturase au niveau du foie. Vu l’excès très fréquent d’oméga-6 alimentaires de type acide arachidonique, il est conseillé d’utiliser l’huile d’olive pure bio certifiée (en flacon en verre foncé ou bidon opaque) car elle est pauvre en oméga-6 pro-inflammatoires. 

CONCLUSION 

L’important dans la médecine nutritionnelle est de rester dans un schéma de santé cohérent et de ne pas dérégler les différentes proportions d’oméga. Notre alimentation occidentalisée est «naturellement» pro-inflammatoire:
- par excès d’oméga-6 de type acide arachidonique et insuffisance d’oméga-3 types EPA et DHA);
- l’huile d’olive est souvent oubliée et de mauvaise qualité (au profit de graisses tartinables, hydrogénées, plus faciles à l’emploi);
- les oméga-7 se font rares… 

Cette dérive nous mène vers le développement de diverses pathologies (cardiovasculaire, arthrite, allergie, eczéma, trouble de la concentration, mémoire, etc.), bien connues de nos civilisations et qui ne font qu’augmenter en incidence. Si nous voulons revenir à une alimentation de bon sens, celle de nos grands-mères, revenons à une consommation plus importante de poissons gras, diminuons l’alcool et les graisses saturées («trans») qui empêchent l’absorption des oméga-3. Et si vous conseillez une supplémentation en oméga, veillez à insister sur la prise lors de repas riches en graisses, vérifiez la digestibilité des compléments et assurez-vous que le patient ne développe pas de diarrhée post-prise.







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