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Prévention de l'ostéoporose et santé cardiovasculaire: cherchez le lien?

Avec une prévalence de 45% chez les femmes et de 25% chez les hommes, l’ostéoporose concerne aujourd’hui 75 millions de personnes en Europe, au Japon et aux États-Unis. Elle reste bien entendu un facteur de risque majeur de fracture, mais pas le plus important. Mais sa prévention dépasse largement le cadre de l’os et implique l’arbre cardiovasculaire. Explications. 

INTRODUCTION 

Pour situer la problématique, on peut considérer que chaque année, en France, on dénombre environ 40.000 fractures du poignet, 70.000 fractures de vertèbres et 50.000 fractures du col du fémur. Pour ces dernières, environ 20% décèdent de complications, 50% gardent un handicap définitif et seulement 30% retrouvent leur autonomie complète. Elle touche également une femme sur deux après la ménopause et 15% des hommes après l’andropause. Certaines études ont démontré que ce ne sont pas forcément les sujets à densité osseuse faible qui sont les plus susceptibles de casser un os; tout comme ceux qui prenaient du calcium pensaient bénéficier d’une bien meilleure protection que les autres. D’autres études soulignent que chez la personne âgée, dans plus de 90% des cas, ce n’est pas la densité osseuse mais bien la chute qui représente le risque le plus important de fracture ou que d’autres facteurs sont à prendre en compte, comme la prise de corticoïdes, un diabète de type 1, et même l’hérédité (fractures chez la mère par exemple). 

PRÉVENTION DES CHUTES 

Que devons-nous faire pour prévenir l’ostéoporose en préservant notre capital santé d’une part et en tenant compte, d’autre part, de la fenêtre d’augmentation de la masse osseuse jusqu’à 30 ans environ. La base reste bien entendu l’adoption d’une bonne hygiène de vie: arrêter de fumer, limiter la consommation d’alcool, diminuer les médicaments qui pourraient favoriser les chutes comme les anxiolytiques, les antidépresseurs, les somnifères, ou encore éviter de se lever la nuit en restreignant les boissons après 19h. Après 65 ans, le risque de chute augmente chez les personnes souffrant de maladies chroniques, telles que Parkinson, arthrose, troubles post-AVC… Sont également concernées: les personnes ayant déjà chuté, celles qui ont une faiblesse musculaire, des problèmes de pied, des troubles de la mémoire ou de la vigilance, des signes neurologiques anormaux.
Le médecin a un rôle très important dans la prévention des chutes. Il devrait pratiquer un examen annuel pour ces patients, qui comprendrait: examen de la vue, de l’ouïe, de l’équilibre, des sensations tactiles, du temps de réaction et de la force musculaire (les fléchisseurs du genou, les extenseurs du genou, les dorsiflexeurs de la cheville et les muscles de la cuisse principalement). Un test clinique rapide et facile à faire: demander à son patient de passer de la position assise à la station debout, puis de marcher 10 mètres, de se retourner sans hésitation et de revenir en s’asseyant sans aucun problème d’équilibre. Préserver ou augmenter sa masse musculaire implique d’éviter la sédentarité et de se tourner vers une alimentation la plus saine et la plus équilibrée possible. 

LA MASSE MUSCULAIRE: UN POINT CENTRAL DE LA PRÉVENTION 

Nous sommes, à la base, des «chasseurs-cueilleurs»… Le terme «chasseurs» dit bien ce que cela signifie, à savoir qu’à l’époque, 2/3 de notre temps était consacré à la course et à la marche. L’homme entretenait sa masse musculaire en bougeant et en mangeant des protéines animales, viandes, poissons, coquillages, insectes… permettant à notre trame osseuse d’être bien soutenue par notre musculature. Le maintien de la masse musculaire est directement lié à la qualité de nos mitochondries. 

ALIMENTATION ET ÉQUILIBRE ACIDE/BASE 

Nous étions également «cueilleurs» et mangions aussi de très grandes quantités de végétaux, glands, marrons, amandes, noix, baies, figues, racines, tubercules… Ce régime équilibré de l’époque (des Ohlones) était sans céréales, ni sel, ni laitages, riche en bonnes graisses, surtout issues de la pêche! Cette alimentation avait au moins 4 impacts favorables sur la qualité de l’os: - pas d’entrave à la croissance osseus 

- pas d’entrave à la croissance osseuse;
- pas d’effet anti-inflammatoire (l’inflammation chronique favorise l’ostéolyse et contribue à la déminéralisation osseuse);
- pas de perturbation de la glycémie;
- effet légèrement alcalinisant.
En règle générale, les végétaux apportent beaucoup de calcium assimilable, avec de plus un pouvoir alcalinisant. L’équilibre acide/base est primordial pour fixer le calcium (cf. l’indice de PRAL de chaque aliment pour estimer cette fonction acide/base). Par exemple, les fromages sont très acidifiants, ainsi que les poissons et les viandes (d’où l’idée de mettre 3/4 de végétaux dans l’assiette pour 1/4 de protéines animales). Les aliments basifiants sont les légumes, les thés et les fruits. Les légumes les plus alcalinisants sont les épinards, le persil, le céléri et la pomme de terre, tandis que les fruits les plus alcalinisants sont les fruits secs (figues, raisins…). Quand on aborde le sujet de l’alimentation, il est impossible de ne pas y associer le rôle de la flore intestinale (le microbiote), reconnu aujourd’hui comme primordial. L’absorption du calcium via le calcium channel est sous l’influence directe de la qualité de la flore. Ce qui signifie que pour résorber correctement le calcium, il est préférable de ne pas avoir de dysbiose (déséquilibre de la flore), de leaky gut (porosité intestinale) ou de candidose. Une des démarches primaires dans la lutte contre l’ostéoporose sera donc de veiller à optimiser son microbiote, en tenant compte du fait que des molécules comme les phytates, oxalates, phosphates diminuent l’absorption du calcium. Dans un monde où le régime alimentaire est sur toutes les bouches, il est déconseillé de prescrire des régimes protéinés classiques, car ils acidifient le métabolisme, donc provoquent la fuite, entre autres, du calcium. P.S.: Actuellement, si l’on veut faire un régime amincissant, il faut en contrecarrer tous les effets négatifs et surtout mesurer les paramètres de stockage et de déstockage. Veillez à faire réduire l’ingestion de sel, à doser correctement la vitamine D, le potassium et le magnésium. Il est quasiment inutile de se focaliser sur la quantité de calcium présente dans les aliments. Pratiquant depuis plus de 30 ans dans ce domaine, il est primordial en tant que médecin d’optimaliser la santé des patients et leur proposer un programme médicalement responsable, à l’opposé de ceux qui agissent au détriment du capital santé! Il n’y a par ailleurs aucune obligation à consommer des laitages, et le fait de ne pas en consommer n’expose en rien à une éventuelle carence en calcium. Il faut bien entendu combiner cela avec quelques modifications de son alimentation quotidienne: opter pour des quantités accrues de légumes (surtout crucifères), des sardines, des amandes… et favoriser la consommation d’eaux minérales de qualité.

RÔLE DES PHYTO-ESTROGÈNES 

Ils constituent un groupe de composés non stéroïdiens, produits naturellement par les plantes, dont le soja. La génistéine, le plus puissant inhibiteur de la tyrosine-kinase, agit en prévenant la perte osseuse chez les femmes ménopausées et réduit ses bouffées de chaleur. Elle maintient ainsi la qualité osseuse et exerce un effet estrogene-like sans ses effets négatifs.

RÔLE DE DIVERS OLIGO-ÉLÉMENTS ET DE LA VITAMINE D 

D’autres éléments majeurs dans la santé osseuse sont le potassium, le sélénium, le zinc, le magnésium et la vitamine D, qui préparent aussi l’intestin à l’absorption du calcium. Dans certaines conditions, des suppléments de potassium seront donnés afin d’éviter la fonte musculaire. La supplémentation en bicarbonates de potassium serait également une belle piste pour la femme ménopausée. Le statut en vitamine D au-dessus de 50ng/ml joue un rôle prépondérant dans le développement de la masse musculaire. Pour rappel, un statut en-dessous de 50ng/ml favorise le développement de la masse graisseuse et diminue la masse musculaire. Enfin, rappelons que les ostéoblastes et ostéoclastes sont couverts de récepteurs à la vitamine D. Plus on avance dans l’âge, moins on mange de viande. Il est d’usage que nos grands-parents préfèrent une tartine à la confiture qu’une bonne viande car, la qualité de l’os de la mâchoire diminuant, il devient de plus en plus difficile de mastiquer correctement.

MOBILISER LE CALCIUM: UN ENJEU MAJEUR 

Mais alors, comment pourrait-on remobiliser le calcium extra-osseux vers la matrice osseuse? La vitamine K2 serait une bonne alternative, mais il est important de ne pas confondre:
- la K1 (phylloquinone), vitamine de la coagulation synthétisée par les végétaux se trouvant surtout dans les choux, poireaux, asperges ou encore haricots verts,
- et la K2 (ménaquinone), qui a très peu d’effet sur la coagulation mais agit à deux niveaux: 1) au niveau de la fixation du calcium sur les os (elle stimule la matrice de production osseuse) et 2) a un effet de nettoyage du système cardiovasculaire en transportant le calcium des vaisseaux vers l’os; ce qui peut s’avérer très utile dans la prévention du rétrécissement et de la rigidification des artères, des accidents vasculaires cérébraux, des troubles du rythme, des infarctus du myocarde… En un mot, la vitamine K2 régule la distribution du calcium dans l’organisme.
Si notre alimentation nous fournit 100% des apports en vitamine K1, elle ne nous apporte qu’environ 25% de la vitamine K2, que l’on ne trouve que dans quelques aliments souvent peu consommés chez nous. La vitamine K2 est produite par les bactéries du côlon (à condition d’être évidemment en eubiose), mais est aussi issue de la fermentation de certains aliments (fromage, miso, natto…).

Sur le plan clinique, nous observerons plus rapidement des carences en vitamine K chez les patients qui présentent de la malabsorption des graisses (les stressés, en cas de dysfonctionnement de la vésicule biliaire, ou de maladie chronique intestinale), puisque la vitamine K est liposoluble. La vitamine K2 est indispensable pour activer la MGP (Matric Gla Protein) (11). Cette protéine se concentre autour des fibres élastiques de la paroi artérielle et la protège contre le dépôt de cristaux de calcium. La vitamine K2 est nécessaire à l’activation de l’ostéocalcine, protéine non collagénique la plus abondante dans l’os, et qui est responsable de la fixation du calcium dans le tissu osseux. Pour rappel, les quantités d’ostéocalcine sont 8 à 10x supérieures dans un os jeune. La durée de vie de la vitamine K2 est d’environ 3 jours (contre 90 minutes pour la vitamine K1), ce qui rend la vitamine K2 plus disponible pour son absorption. On veillera cependant à donner les formes les plus biodisponibles de vitamine K2, idéalement associées à des antioxydants comme les vitamines A, C, E pour éviter l’oxydation de la K2. 

EN CONCLUSION 

La vitamine K2 reste donc un très bon promoteur de la santé osseuse et cardiovasculaire. Elle ne présente de plus aucune toxicité de surdosage. Il convient cependant de choisir le complexe adéquat pour garantir une efficacité maximale. Le calcium en devient dès lors moins indispensable. 

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