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Le fer, élément indispensable à notre capital santé

Le fer est présent dans la croûte terrestre, les végétaux, la plupart des aliments et les produits animaux, à l’exception des produits laitiers qui en sont dépourvus. Il est également présent dans notre corps, qui en contient en moyenne 3 à 4g, et ce principalement dans l’hémoglobine, où il sert à transporter l’oxygène.

Seul le fer ferreux (Fe ++) est absorbé, au contraire de la forme ferrique (Fe +++) qui ne l’est pas. Le fer ferreux est réducteur, tandis que le fer ferrique est oxydant. Nous noterons au passage que la forme ferrique deviendra ferreuse en présence de vitamine C et sera de fait absorbée.

Disponibilité alimentaire

L’alimentation devrait apporter en moyenne 10 à 20mg de fer par jour. On distingue deux formes de fer: le premier, d’origine animale, est appelé «héminique», et le second, d’origine végétale, est appelé «non héminique». La forme héminique ne représente que 6% de l’apport alimentaire mais a une biodisponibilité élevée (environ 40% en moyenne), peu influencée par les autres aliments, le pH et les sécrétions digestives.

La forme non héminique constitue plus de 90% de l’apport alimentaire. Sa biodisponibilité est comprise entre 2 et 10%, donc bien moindre que le fer héminique: c’est donc là que s’arrête la fameuse légende de Popeye et sa boîte d’épinards.

La forme de fer héminique ne représente que 6% de l’apport alimentaire mais a une biodisponibilité élevée (environ 40% en moyenne), alors que la forme non héminique constitue plus de 90% de l’apport alimentaire, mais a une biodisponibilité comprise entre 2 et 10% seulement: c’est donc là que s’arrête la fameuse légende de Popeye et sa boîte d’épinards.

Le fer est inégalement réparti dans les aliments et absorbé de manière très différente selon l’aliment qui le fournit et les combinaisons d’aliments au cours d’un même repas.

L’absorption du fer d’origine végétale peut être améliorée par l’ajout de persil et de citron lors du repas. Il en va de même pour le petit déjeuner, où nous conseillons vivement la consommation de céréales complètes ou de pain complet, plus riche en fer que les produits raffinés, apport qui peut être avantageusement accompagné d’un fruit: une seule orange suffit à tripler l’absorption du fer d’origine végétale!

Par contre, l’absorption peut être freinée par les tanins contenus dans le vin, la bière, et surtout le thé et le café. Il suffit d’une tasse de thé pour annuler la recette du fer du petit- déjeuner. Les phytates contenus dans le son de blé, le pain et les céréales complètes freinent aussi cette absorption. Fort heureusement, la vitamine C annule ces pertes d’absorption.

Nous noterons que les personnes qui prennent des IPP n’absorberont aucun fer végétal puisque l’acide chlorhydrique gastrique a pour but de réduire le fer ferrique en ferreux. L’acide ascorbique favorise aussi cette réduction.

Rôles du fer

Le fer intervient dans:

  • le cycle de Krebs au niveau de l’aconitase, enzyme qui transforme le citrate en iso-citrate;
  • la formation des hormones thyroïdiennes;
  • la synthèse des hormones stéroïdiennes;
  • le fonctionnement correct des mitochondries: la respiration cellulaire, où les cytochromes des mitochondries assurent le transfert des électrons du substrat à l’oxygène;
  • les performances physiques, intellectuelles et sportives;
  • la libido;
  • la croissance tumorale: si le fer n’est pas disponible en suffisance pour assurer la croissance tumorale, cette dernière va le chercher dans les cellules normales, quitte à ce que ces dernières en meurent;
  • l’immunité: les germes (sauf les lactobacilles) ont besoin de fer pour leur croissance. On retrouve une moindre résistance aux infections en cas de carence. La transferrine, la ferritine, la lactoferrine, et indirectement l’hémopexine et l’haptoglobine, rendent le fer difficilement assimilable par les germes;
  • c’est un acteur-clé lié à l’hème via la fonction oxyphorique du sang, transport d’oxygène du poumon aux tissus par l’hémoglobine présente dans les hématies.

Le fer fixe l’oxygène par la myoglobine musculaire, qui a davantage d’affinité pour l’oxygène que l’hémoglobine. Il est également lié aux protéines autres que l’hème et intervient dans l’activité de nombreuses enzymes. Il agit au niveau des cytochromes P450 dans la détoxification hépatique en phase 1, dans l’oxydation de divers substrats, endogènes et exogènes, comme de nombreux médicaments via les cytochromes P450 des microsomes. De plus, l’organisme réagit aux infections en diminuant le fer accessible aux germes par d’autres mécanismes, à savoir, la diminution de l’absorption intestinale du fer, la rétention de l’hémoglobine par les macrophages, la libération d’apolactoferrine par les neutrophiles au niveau des sites infectés, la synthèse d’anticorps vis-à-vis des protéines sécrétées par les micro-organismes pour capter le fer, la synthèse accrue de ferritine avec stockage du fer dans les tissus; un excès inhibe les LOX (terminateurs de l’inflammation) (3).

Il transforme la L-tryptophane en sérotonine via la tryptophane- hydroxylase qui nécessite du fer et également la phénylalanine en tyrosine via la phénylalanine-hydroxylase.

Une déficience entraînera un défaut de synthèse des catécholamines dans le cerveau, conduisant à des altérations cognitives et affectives, surtout chez l’enfant (1, 2). Il joue également un rôle dans l’activité de la ribonucléotide- réductase, la lipo-oxygénase, la NADH ubiquinone-réductase mitochondriale et dans la réaction de Fenton.

Le fer est inégalement réparti dans les aliments et absorbé de manière très différente selon l’aliment qui le fournit et les combinaisons d’aliments au cours d’un même repas.

Carence

La carence en fer, connue de tous et toutes, nous fait penser à «anémie» et «asthénie». L’impact de la carence va bien plus loin que cela!

L’étude SU.VI.MAX, datant déjà de nombreuses années, relatait que plus de 23% des femmes en âge de procréer présentaient une déplétion de leurs réserves en fer, et 4,4% d’entre elles étaient anémiques. En tenant compte du succès grandissant de la consommation de plats préparés, du fast- food..., la situation ne s’est certainement pas améliorée.

L’OMS estime que, dans le monde, plus de 50% des enfants en âge préscolaire et 45% des femmes enceintes souffrent d’anémie et, dans plus de la moitié des cas, c’est une anémie de type ferriprive!

L’impact de la carence en Fer se marquera sur différents organes et fonctions, à savoir:

  • une détoxification hépatique moins efficace dont s’en suit une asthénie, des migraines, des myalgies, une hypersensibilité au café et à l’alcool, des troubles du sommeil ou une faible résistance au stress;
  • une hyperlipidémie avec lipogenèse: le patient augmente sa masse graisseuse beaucoup plus rapidement (par accumulation de l'acétate en amont, par blocage du cycle de Krebs par déficience en aconitase);
  • des troubles dépressifs, du comportement, cognitifs fréquents;
  • envies de sucre (chocolat, pain, pâtes, etc.) par carence en sérotonine;
  • chez l'enfant: troubles de l'attention avec ou sans hyperkinésie, agressivité, méchanceté (4);
  • troubles du sommeil;
  • un PMS: syndrome prémenstruel aggravé;
  • un risque accru de thrombose;
  • une oxydation du corps: la carence et l'excès de fer provoquent une oxydation, mécanisme le plus délétère sur le vieillissement cellulaire;
  • une diminution de l'immunité: impact sur la prolifération virale; le syndrome de PICA ou envie de consommation de matières non comestibles (assez fréquent chez les enfants);
  • un manque d'appétit (un enfant en carence n'a jamais faim!);
  • une diminution de l'axe noradrénaline, adrénaline;
  • une hypothyroidie fonctionnelle.

Comment voir s’il y a une carence?

La carence en fer n’est pas une maladie mais un symptôme et nous pouvons y remédier en tenant compte de divers paramètres. La ferritine est le meilleur reflet du taux de fer, à condition de ne pas avoir de syndrome inflammatoire ou de cytolyse; dans ces cas, la ferritine sera toujours élevée, constituant un faux positif; il faudra mesurer la CRP UltraSensible, qui prouvera s’il y a un syndrome inflammatoire. 

La ferritine devrait toujours être supérieure à 50ng/ml. La mesure du fer circulant n’est pas interprétable car elle fluctue trop vite et n’est donc pas un reflet stable du taux de fer. Le taux optimal du fer devrait se situer vers 100ng/ml. La mesure de la TIBC et de la saturation de la transferrine font aussi partie des paramètres de mesure du taux correct. On estime que la saturation de la transferrine devrait être supérieure à 20%. Le fer est absorbé au niveau du l’intestin grêle et ensuite la transferrine véhicule le fer vers le plasma, où il sera transformé en ferritine (constitution de la réserve). À noter que le fer sera éliminé dans les selles au bout des 5 jours de durée de vie de l’entérocyte. En donnant trop de fer, on réduit les réserves en fer, car la ferroportine sera bloquée (voir plus loin).

Une déficience en fer entraînera un défaut de synthèse des catécholamines dans le cerveau, conduisant à des altérations cognitives et affectives, surtout chez l’enfant.

Impact de l’excès de fer

Une ferritine trop élevée (hors inflammation!) provoque:

  • un vieillissement accéléré;
  • une stimulation de la croissance et le développement de cellules tumorales en cas de cancer;
  • en cas d’hémochromatose avérée - maladie génétique récessive due à une absorption excessive de fer alimentaire, la destruction progressive du foie pour aboutir à la cirrhose hépatique; 
  • lors d’une grossesse, il a été prouvé que la carence en fer de la future maman aura un impact après la naissance sur les troubles psychiques de l’enfant et en particulier à l’adolescence (5);
  • l’inhibition des LOX, terminateurs de l’inflammation; 
  • l’excitation de la réaction de Fenton, où l’élément hydroxyle sera formé, qui est le radical le plus délétère connu;
  • des troubles digestifs, des effets néfastes sur le foie, le pancréas et l’activité cardiaque.

Il est donc un oxydant potentiellement toxique à haute dose!

L’OMS estime que, dans le monde, plus de 45% des femmes enceintes et 50% des enfants en âge préscolaire souffrent d’anémie et, dans plus de la moitié des cas, c’est une anémie de type ferriprive!

L’homéostasie du fer

Normalement, la quantité de fer nécessaire dans un corps s’autorégule par l’absorption intestinale par les entérocytes matures situés au sommet de la villosité du duodénum ainsi qu’au niveau du jéjunum. 

Il est important de rappeler l’importance de l’intégrité de notre muqueuse intestinale: pas de leaky gut ou de candidose qui perturbe radicalement l’absorption du fer. 

La pénétration du fer dans l’entérocyte se fera via le récepteur DMT 1, qui n’accepte que le fer ferreux (Fe ++) pour le fer non héminique ou par simple passage sans récepteur pour le fer héminique.

Comment survient la carence en fer?

Il est un des seuls oligo-éléments qui a son propre stock, quel malheur pour les hommes! C’est une des raisons pour lesquelles la femme vit plus longtemps, de par les menstruations durant plus de 40 ans en moyenne, qui la protègent contre l’excès de fer. Rappelons-nous, l’oxydation, réaction la plus délétère pour notre corps, provoque le vieillissement prématuré (réaction de Fenton). Les pertes de fer peuvent aussi être dues aux hémorroïdes, à un ulcère gastrique qui saigne, aux maladies intestinales, à la RCUH, à la maladie de Crohn, à la chirurgie, aux dons de sang ou, pour la femme, la grossesse et l’accouchement.

La répartition du fer dans le corps se fait comme suit: 1g stocké dans le foie, 300mg dans les muscles, 300mg dans les os, 600mg dans le système réticulo-endothélial, un passage d’environ 1-2mg par jour dans le duodénum, 3mg via le plasma, 1,8g circule via les érythrocytes.

Les sources alimentaires de fer

Les abats sont une belle source de fer héminique. Mais n’oublions pas d’où ils proviennent, car vu la pollution actuelle, ils peuvent contenir beaucoup d’hormones, d’antibiotiques, de plomb. Vu la quantité d’acide urique présente, il est conseillé de les consommer avec modération.

Les besoins en fer

Le nourrisson a déjà besoin de plus de 8mg/j durant la première année de sa vie, ces besoins s’accroissant pour atteindre 15mg/j chez l’adolescent et culminant à 20-30mg/j pour la femme enceinte ou allaitante ou pour toute femme présentant des règles abondantes. Les besoins de l’homme adulte ou d’une personne âgée sont de 10mg/j.

L’hepcidine, quel rôle joue-t-elle?

Cette hormone peptidique sécrétée par le foie régule l’homéostasie du fer via la ferroportine, qui se trouve au pôle basal de l’entérocyte. Dans certaines circonstances, il existe une reprogrammation dans l’entérocyte, qui diminue l’entrée du fer dans la circulation sanguine. Cette hepcidine sera inhibée en cas d’anémie, d’hypoxie ou de carence en fer. Elle sera par contre stimulée en cas d’inflammation, d’infection, de surcharge en fer, afin de «séquestrer» le fer dans l’entérocyte le temps que la situation se régule. L’hepcidine est une sorte de «gendarme», qui règle la circulation selon les besoins et les pathologies.

Tendance actuelle

Le monde change, certains optent pour le végétarisme, d’autres deviennent même végan. Tout ceci a un impact majeur sur les mécanismes de base de notre corps: un minimum de viande devrait être assuré.

Des portions de 150g de viande (pesée à cru) à fibres rouges (cuites ou pas) 2x/semaine sont conseillées, non seulement pour le fer héminique nettement mieux absorbé mais aussi pour d’autres molécules qu’elle contient, comme la tyrosine, la thréonine etc.
Si nous n’en consommons pas, nous devons le substituer rapidement, car il est trop dangereux pour notre capital santé de vivre carencé en fer.

Certes, après la deuxième guerre mondiale, nos grands- parents privés de bonnes choses nous ont éduqué à l’inverse et nous mangeons trop de tout.

Des portions de 150g de viande (pesée à cru) à fibres rouges (cuites ou pas) 2x/semaine sont conseillées non seulement pour le fer héminique nettement mieux absorbé mais aussi pour d’autres molécules qu’elle contient, comme la tyrosine, la thréonine etc.

Le rôle de la complémentation?

Si nous n’en consommons pas, nous devons le substituer rapidement car il est trop dangereux pour notre capital santé de vivre carencé en fer. La plupart des fers sont connus comme très indigestes ou même provoquant de la constipation, des selles noires issues de malabsorption. Actuellement, le monde médical reconnaît que la forme bisglycinate de fer est dans l’ensemble très bien tolérée, les autres formes ayant plus d’effets secondaires.

N’oublions jamais que la compliance du patient tient en général du volume du complément, de sa digestion et surtout de son efficacité sur des carences présentes.

Dr. Carchon pour Pharma-Sphere 266 (2021)

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