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Votre capital santé dépend de l'état de vos mitochondries

La mitochondrie est à l’origine une bactérie ancestrale que nous avons adoptée. Nous en possédons quelques millions qui se localisent au niveau cellulaire en forte concentration dans les muscles, le cerveau, la rétine et le sperme. Elles permettent la production de plusieurs molécules, dont l'ATP, au travers de la bêta-oxydation, le cycle de Krebs et la chaîne respiratoire dans le cadre de la phosphorylation oxydative.

Mais pourquoi sont-elles si importantes pour notre capital santé?

Un rôle omniprésent

L’ATP est une molécule ubiquitaire utilisée un peu partout dans l'organisme dès qu'il y a consommation d'énergie. La production quotidienne d'ATP avoisine les 50kg par jour chez un individu en cas de fonctionnement mitochondrial normal. Ces centrales de production d'énergie, en cas de dysfonctionnement, interviennent dans toutes les maladies dites de « civilisation », dans le processus de vieillissement, que ce soit au niveau de la peau (rides), du système locomoteur (arthrose), les cancers, la plupart des maladies cardiovasculaires, l infertilité, l'atrophie cérébrale, le diabête, la dépression, mais encore les performances sportives et bien d'autres situations où la mise à disposition d'énergie par l'organisme est primordiale. Il en va ainsi du cerveau qui consomme plus de 70% de l'énergie produite, expliquant facilement la relation entre déficience mitochondriale et maladies neurodégénératives (démence, Alzheimer etc.). Les symptômes les plus fréquents liés à un manque de production d'ATP seront: fatigue, faiblesse musculaire, blanchiment des cheveux, baisse de la vue et de l’acuité auditive.

Des causes multiples de dysfonctionnement

Ne citons déjà que les polluants organiques (pesticides...), les métaux lourds (ex: thon, saumon, etc.), beaucoup de médicaments couramment prescrits, la prédisposition génétique, le vieillissement, l’alcool, le stress oxydant… Les déficits nutritionnels sont la première cause du dérèglement de production d'énergie des mitochondries. Ces dernières sont en effet très gourmandes en oligo- éléments et ont besoin de fer, magnésium, vitamines A, Bl, B2, B3, B5, C, E, acide alpha lipoïque, omega-3, omega-6, carnitine, Co Q10, zinc, cuivre, sélénium, glutathion réduit et acétylcystéine. Plus une espèce protège ses mitochondries, plus sa longévité sera longue. Plus le stress oxydatif est sous contrôle, plus la mitochondrie sera préservée. Avec l'âge, l'altération est inexorable et donc la fatigue s'installe, les maladies neurodégénératives aussi, par accumulation de mitochondries moins performantes.

Comment optimaliser leur fonctionnement?

La protection du potentiel de nos mitochondries commence toujours par l’établissement d’un statut nutritionnel correct, s'obtenant par la consommation d'aliments de qualité, une nourriture variée mais aussi une bonne mastication. Cependant, certains éléments nutritionnels ne sont malheureusement plus présents en suffisance dans notre nourriture quotidienne et c’est là qu’intervient la complémentation «intelligente» et non excessive! 

La vitamine B1 est capitale pour le cerveau car il se nourrit exclusivement de glucose (pyruvate). Une déficience en B1 provoquera une malabsorption du pyruvate, pouvant entraîner une diminution des performances cérébrales et physiques avec, à la clé, fatigue, ADHD, épilepsie, baisse des performances intellectuelles et scolaires.

Notre production de Q10 est souvent déficiente et certainement lors de la prise de statine (production de Q10 anéantie). Le Q10 est comme le fer primordial pour la formation et le stockage de l’énergie dans les mitochondries.

La L-camitine, élément fourni à 75% via l’absorption de viandes rouges et 25% par notre propre production cellulaire, permet la transformation des lipides en énergie et joue donc un rôle important pour la pratique de sports d'endurance, l'amaigrissement et la régulation du diabète. En cas de processus inflammatoire, les mitochondries seront très sollicitées, entraînant leur vieillissement prématuré, pouvant initier à son tour des maladies graves. Optimaliser le fonctionnement des mitochondries passe également par l'association d'une nutrition équilibrée avec une activité sportive qui peut, pour le patient non sportif, se limiter à 20 minutes de marché quotidienne. 

Un grand besoin en antioxydants

La mitochondrie étant la grande pourvoyeuse de radicaux libres, notre organisme doit disposer d'antioxydants en suffisance.

Le méthylglyoxal, également appelé pyruvaldehyde, un composé chimique formé d'aldéhyde et d'acide pyruvique, apparaît comme sous-produit de diverses voies métaboliques et peut aussi dériver de l'aminoacétone, métabolite issu de la dégradation de la thréonine ou encore de la peroxydation des lipides. Mais sa principale source reste la glycolyse. À ce niveau, si les mitochondries ne sont pas performantes, le méthylglyoxal, fortement cytotoxique,  va s'accumuler. Sa détoxification se fait par le système glyoxalase qui nécessite du  glutathion. Un bel exemple d'un des effets du méthylglyoxal est l'augmentation de la sensation de douleur au niveau des nerfs, ce qui explique l'hyperalgésie dans le cadre de la neuropathie diabétique. Il est donc le lien direct entre stress oxydant et inflammation.

La L-carnosine est un dipeptide formé par la bêta-alanine et l'histidine. Elle est naturellement présente dans l'organisme, en particulier au niveau du coeur, du cerveau et du muscle squelettique. Son taux dans l organisme décroît au fil du temps à raison de 60% entre 10 et 70 ans. Cette baisse est corrélée au relâchement cutané et à la fonte musculaire due à l'âge. La L-carnosine est également un puissant anti-oxydant, présent surtout dans la viande, et permet d'éviter la glycation de certaines protéines et de ce fait, joue un rôle majeur dans notre capital santé en intervenant dans la longévité cardiovasculaire, musculaire, neurologique et oculaire. Elle joue également un rôle important dans la prévention des complications microvasculaires du diabète, surtout  dans des cas de neuropathie, rétinopathie et  néphropathie ; elle peut donc être conseillée dans les diabètes de type l et 2. Elle aurait une action sur les plaques bêta-amyloïdes de la maladie d'Alzheimer et on lui a également reconnu des propriétés d'agent cicatrisant. L’association d'une alimentation 'moderne' toujours plus riche en aliments à index glycémique élevé et la diminution du taux de L-carnosine avec l'âge rendent sa supplémentation souhaitable, voire fortement recommandée dans certains cas. 

Le curcuma joue un rôle prépondérant dans l'inflammation: c'est un antioxydant puissant, anti-cancer, qui peut annihiler certaines cellules cancéreuses en préservant les cellules saines. C'est également un capteur de métaux lourds, il intervient dans la cicatrisation d'ulcères gastriques et intestinaux. Son efficacité dépendra bien sûr de sa concentration en curcumine.

L’acide alpha-lipoïque de forme R, donc naturelle, est également un anti-oxydant très puissant que chacun devrait consommer au quotidien. On le trouve surtout dans les brocolis et les épinards mais malheureusement en très faible quantité. On a identifié dans la littérature une vingtaine de fonctions différentes, avec des effets positifs pour les pathologies comme le diabète, le cancer, l'Alzheimer, la démence, l'infiammation, la DMLA, le post-infarctus du myocarde, etc. Cet antioxydant est aussi un chélateur de métaux lourds, lipo- et hydrosolubles; il n’est jamais en excès dans l’organisme et de surcroît, recycle les autres antioxydants.

Autant d'arguments qui plaident en faveur d'une alimentation saine, riche en anti-oxydants, associée à une activité régulière sur le plan physique. Tout en sachant que les personnes âgées, et plus encore les sportifs présentent des besoins largement supérieurs aux patients 'normaux', qu'il convient d'évaluer et de supplémenter.

Dr. Carchon pour Medi-Sphere (29 novembre 2019)

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